
À la Une

Errances paramédicales
Le neuvième numéro de Jef Klak est disponible !
Comme s’il y avait une troisième chaise pour elle
Kaléidoscope à trois voix
Jef Klak va voir ailleurs
Précédemment dans Jef Klak

Allô Pénicaud ? Des travailleur·euses meurent du Covid-19 Entretien avec Matthieu Lépine, recenseur des accidents du travail
Depuis janvier 2019, le compte Twitter « Accident du travail : silence des ouvriers meurent » recense quotidiennement les accidents graves ou mortels du travail. Derrière cette tâche de longue haleine se cache Matthieu Lépine, professeur d’histoire-géographie dans un collège de Montreuil (93). Depuis le début du confinement, il répertorie et cartographie les salarié·es qui meurent du coronavirus après l’avoir contracté assurément ou très probablement au travail. L’objectif ? Mettre en lumière les victimes derrière l’anonymat de ces chiffres et dénoncer l’impact des politiques gouvernementales sur les travailleur·euses les plus précaires. Entretien.
Lire la suite

Milan, guide rouge Mode, précarité et biosyndicats
Afin de prolonger la publication de la semaine dernière sur les conséquences sanitaires et économiques de la pandémie de Covid-19, nous republions un article en forme de guide politico-touristique revenant sur l’histoire sociale de Milan et de ses luttes populaires. Où l’on suivra la route du précariat moderne, l’imposition du travail gratuit dans les métiers culturels, et des idées d’organisation : des syndicats du quotidien autrement appelés « biosyndicats ».

Revenu de confinement maintenant ! Pandémie et crise économique en Italie
Traduit de l’italien par Cabiria Chomel et Lucile Dumont
Articles initialement publiés sur dinamopress.it
En Italie comme dans la majorité des pays, la crise sanitaire suscitée par la pandémie de Covid19 agit comme le catalyseur d’une crise économique venue de loin, qui creuse l’écart entre les mieux loti·es et les plus précaires. Avec les interdictions de déplacement et de sortie, les travailleur·ses au noir, intermittent·es, indépendant·es, saisonnier·es et auto-entrepreneur·ses, le plus souvent exclu·es des systèmes de protection sociale caractéristiques du travail salarié, ont perdu du jour au lendemain toute forme de rémunération. La mise en place d’un revenu de confinement pourrait donner les moyens de survivre, même provisoirement, à toutes celles et ceux pour qui la crise ne s’arrêtera pas avec la fin de la pandémie. Les deux textes qui suivent analysent la crise en cours et celle à venir tout en examinent la nécessité de mesures économiques et politiques d’urgence.

Covid-19, la grève des loyers comme immunité collective
Traduit de l’italien par Alèssi Dell’Umbria
Texte original : « « Covid-19, lo sciopero degli affitti come immunità di gregge » », Napoli Monitor, 29 mars 2020.
Depuis quelques semaines, l’appel à une grève des loyers à partir du 1er avril s’est propagé comme une traînée de poudre. Lancée depuis divers grandes villes des États-Unis, cette initiative rencontre actuellement un écho en Espagne et en Italie – et depuis peu en France. En effet, face à l’épidémie de coronavirus, des millions de personnes sont actuellement confinées chez elles. Ne pouvant travailler, elles n’ont plus de revenus et in fine, ne sont pas en mesure de payer leur loyer. Mais plus qu’une mesure de survie pour les plus précaires, la grève généralisée des loyers affecterait les revenus des grands propriétaires et des groupes immobiliers.
Lire la suite

Copos de memoria Souvenirs d’exilé⋅es de la guerre d’Espagne
Le 8 février 1939, plus de trois cents réfugié⋅es de la guerre civile d’Espagne arrivent dans le petit village de Miramont-de-Comminges. Parties dans l’extrême urgence pour fuir les troupes du général Franco, ces familles, comme tant d’autres, voyaient leur périple prendre fin non loin des Pyrénées. Barrière naturelle traversée à pied en plein hiver et ultime obstacle d’un parcours qui, pour certain⋅es, a duré près de quatre ans. Quatre années d’errance et de dérive dictées par les mouvements du front de la guerre. De 2015 à 2017, lors d’un projet d’installation sonore et plastique, Émilie Mousset et Delphine Lancelle ont recueilli des flocons de mémoire (copos de memoria) la parole des enfants d’alors, survivant⋅es de cet exode sinueux dont on se souvient sous le nom de Retirada.
Lire la suite

« Chase those crazy baldheads out of town » De 1986 à 2020, histoire et actualité des luttes en Haïti
Traduction de l’anglais (É-U) : Unai Aranceta et Ferdinand Cazalis
Texte original : « Chase those crazy baldheads out of town », Commune Magazine, 17 janvier 2020.
Le 7 février 1986, après trois ans de luttes populaires, Haïti mettait enfin un terme à la dynastie des Duvaliers. Poussé à l’exil, le tyran Jean-Claude Duvalier laissait le pays avec une dette de 844 millions de dollars envers des institutions internationales. Une histoire sans fin : en 2019, le président Jovenel Moïse et des élites du pays furent accusées d’avoir détourné quelque deux milliards d’aides internationales. Aujourd’hui encore, le peuple prend la rue et multiplie les blocages économiques. Entre catastrophes naturelles, misère institutionnalisée et condescendance de la communauté internationale, une jeune génération de révolté·es s’organise pour reprendre en main son destin politique.
Lire la suite

« Banlieue is the new cool » Grand Paris et instrumentalisation des musiques électroniques
Depuis les années 2010, les musiques électroniques ont le vent en poupe à Paris. Au début de la décennie, un ensemble d’acteur⋅ices institutionnel⋅les, publiques et privées, se sont en effet accordées autour de la mise en place de politiques de la nuit. Se conformant aux principes de la ville créative, iels ont facilité le développement d’activités festives qui se sont tout particulièrement déployées dans la banlieue parisienne. Ce fleurissement n’a malheureusement pas échappé à des formes d’instrumentalisation de la culture, accompagnant parfois de près les politiques urbaines qui préparent le Grand Paris.
Lire la suite

Pour une grève permanente des loyers Locataires en lutte et auto-organisation des sans-abri en Californie
La baie de San Francisco subit une crise du logement sans précédent. La hausse vertigineuse des loyers et les incendies monstres qui ravagent la Californie ont conduit 29 000 personnes à dormir dans la rue, tandis que presque la moitié des habitant·es envisage de quitter la région en raison du coût élevé des locations.
Face aux expulsions massives dues à cette double catastrophe sociale et écologique, les sans-abri se sont regroupé⋅es en campements autogérés et les locataires ont créé des syndicats pour déclarer la grève des loyers. Retour sur ces pratiques de lutte contre la gentrification et la spéculation immobilière, où les plus précaires – en grande partie non blanc⋅hes – s’auto-organisent, au grand dam des élites économiques et politiques.

Il n’y a pas de crise du logement Le syndicat des locataires de Los Angeles en 101 points
Depuis 2015, le syndicat des locataires de Los Angeles (LA Tenants Union ou LATU) s’organise pour que chacun⋅e ait droit à un logement décent dans son quartier. Dénonçant les faux arguments des propriétaires visant à ménager le marché de l’immobilier et les mesures gouvernementales court-termistes, le LATU participe d’un vaste mouvement social qui frappe là où ça fait mal, à coups d’occupations et de grèves des loyers. Manifeste.

Les faits
Passera, passera pas ? Les minutes s’écoulent à la douane de l’aéroport de Shanghai.