Sur cette page, vous pouvez écouter gratuitement le disque de création sonore avec des morceaux originaux composés spécialement pour le numéro 1 de Jef Klak : Marabout. Ce disque continue et enrichit le thème de la magie, entre croire et pouvoir, qui est au cœur de la revue papier.
Vous pouvez commander le disque par la poste ou le télécharger en cliquant ici.
Mais pour commencer, voici un titre exclusivement disponible sur internet, une reprise spécialement conçue pour Jef Klak de la chanson Magic, de Bruce Springsteen, par le groupe Sirius Plan.
Bonus track : Magic
Reprise de Bruce Springsteen, par Sirius Plan, 3min40
Bruce Springsteen dit de sa chanson Magic, qu’elle ne parle pas de magie. Mais des « trucs », du « pouvoir » qui va avec. La question n’étant pas de savoir si tu as du, ou des pouvoirs. Bien sûr que tu en as. La question est de savoir comment tu utilises ton, ou tes pouvoirs (Quel est le loup que tu nourris…?). Nous avons voulu donner à cette chanson un cadre marécageux, un « Bayou sonore », les pieds pleins de boue et les yeux plantés dans le ciel.
Claire Joseph : Guitare Baryton, Résonateur, Chant, Étreinte solaire.
Skye : Guitare, Chant, Respiration tribale.
Gaelle Mievis : Batterie, Chant, Résonance incandescente.
Image et montage vidéo : Carole Cassier et Caroline Diard
Enregistrement : Benoît Bories
Disque Marabout en écoute
01. Magie par transpositions
Création sonore de Benoît Bories, 5min26
C’est l’histoire du bidouillage des sonorités quotidiennes d’un imprimeur, un détournement de sens concret pour transposer un réel tonitruant vers autre chose. Et une magie s’opère, celle de créer un monde parallèle mélodieux issu d’une réalité assourdissante.
Avec les voix de Michel, imprimeur de Jef Klak, et Chloé, créatrice sonore.
02. Nuée ardente
Création sonore (synthèse granulaire) d’Adriano Perlini, mixé par Vincent Hänggi, 5min16
Une vibration, cyclique – comme une espèce de résonance venue des profondeurs. Sauf qu’elle se rapproche au fur et à mesure que je gravis les étages. Cage d’escalier amplifiée – vaste, l’espace est élargi par le son, rayonnant entre les murs. Mon ascension devient potentiellement sans fin – je ne suis plus vraiment sûre d’arriver chez moi, je me sens aimantée par cet immense espace stellaire, comme s’il y avait une ouverture dans le toit…
Je m’arrête pourtant devant mon palier. Je suis arrivée. Du dernier étage, juste au-dessus, émanent ces sonorités denses, qui s’échappent de chez mon voisin. Je m’apprête à tourner ma clé dans la serrure comme de coutume, puis je me ravise. Cette fois, je vais aller frapper chez lui, et lui proposer de mettre « ça » sur le CD de Marabout.
03. Cabinet de curiosités
Portrait par Aude Rabillon, 7min51
Rencontre avec Fanch Guillemin, magicien, illusionniste breton.
04. Sous peu
Musique du Boubou Guezmer Band (E. Achille, Abu et Rôdelune), 6min26
« Je suis las des défaites, mais plus las encore des amis qui, après chaque défaite, viennent expliquer : “Au fond, c’était une victoire.” »
Erich Fried, cité par Alain Brossat et Sylvia Klingberg, Le Yiddishland révolutionnaire, Éd. Syllepse, 2009.
« Les anges de paix pleurent amèrement. »
Citation du Zohar, Cantique des cantiques, Éd. Verdier.
La guerre et ses fanfares entraînantes qui hantent les révolutionnaires juifs du Yiddishland décimé – cette guerre qui, à l’aube du siècle passé, aurait pu annoncer ce qui s’annonce à chaque instant, passé et retrouvé : le temps du messie. Ou du bouleversement social.
De ce que nous avons cru entendre dans cette guerre, nous avons retenu les militants, comme des résistants aux affrontements réguliers – soldés par des geôles, des blessés ou bien des soulèvements gracieux, des moments habités et d’autres guérisons. Persister en allant nu, sans mentir sur nos avancées, nos retraites intérieures ou nos défaites humiliantes.
Dans ses délires, Sabbataï Tsevi, autoproclamé messie en 1648, se voyait renverser les rois grâce à de simples chants. Une annonciation, encore. Bien plus tard, vers 1960, la fanfare pour les guerriers de l’Art Ensemble of Chicago en rejoue quelque chose, autant que les trompettes du famadihana, rituel de retournement des morts de Madagascar. Dans le morceau Sous peu, et à travers les citations du Zohar, gardiennes de ce temps toujours à venir, nous avons voulu rechanter ces gloires et ces défaites.
Fiction de Raphaël Mouterde et Élisa Monteil, 24min05
Les mauvaises, les dangereuses, les laides, les bannies, les brûlées vives, les noyées : les sorcières. Ces femmes qui dans l’imaginaire commun ont un pouvoir. L’imaginaire commun a suffi aux inquisiteurs pour mettre en place une vaste chasse aux sorcières, aux « praticiens infernaux », atteignant son apogée aux XVIe et XVIIe siècles. Entre 50 et 100.000 personnes périrent : 80% d’entre elles étaient des femmes des classes populaires.
Après l’écrasement, que reste-t-il des femmes, des pratiques, de l’insoumission, des corps ? Il jaillit une lettre, une adresse, un acte, un geste.
Avec les voix de Christine Monot, Éric Thannberger, Josiane Berthias, Camille Ducellier, Anouk, Lorca, Élisa Monteil et Raphaël Mouterde.
Mixé avec François Gueurce.
Extraits de : Onanisme avec troubles nerveux chez deux petites filles, de Démétrius Zambaco, Solin, 1978 (publication originale en 1882, dans L’encéphale) / Malleus Maleficarum (Le marteau des sorcières), de Henri Institoris et Jacques Sprenger, publié à Strasbourg en 1486 ou 1487 / Sorcières mes sœurs, film de Camille Ducellier, 2011.
Pizzica de Criamu, 5min39
07. De nos âmes arrimées
Évasion documentée de Sigolène Valax, 6min33
Un voyage au cœur d’un chant mystique dédié aux sortilèges de l’extase. Deux entretiens s’arc-boutent sur une énigme électro-modulée, des fragments de voix irisent l’espace… Ces déflagrations oniriques évoquent à la fois les pratiques d’un magnétiseur au souffle vital et le bois sacré utilisé par les Pygmées lorsqu’ils pratiquent le rite du Bwiti. Ce rite renoue avec un dialogue perdu où la chair se frotte à la mort imminente. Le voyageur accède à un état intérieur d’extralucidité par la prise d’un psychotrope naturel : la racine de l’iboga. Les conséquences psychiques de cette connexion mystique bouleversent la vie entière de l’initié – la mort se liquéfie, le corps se délivre de la nuit, les os humains inversent leur vieillissement par le rire, la bave, le souffle… Une guérison par l’extase.
Avec Laurent Dubouchet et Pierre Yonas.
08. Histoires de cubes
Reportage de Aude Rabillon, 8min19
Une épicerie du XIXe arrondissement de Paris. Derrière le comptoir et en vitrine, on ne peut pas y échapper. Des cubes. Rouges et or. Des histoires. Devenu une habitude, un indispensable de la cuisine africaine. Alors magique, le cube ?
09. Objectif Bouïane
Document sonore de Maïa Berling, Noé Berling et Céline Martin Sisteron, 8min32
Personne n’est sûr de rien. Mais beaucoup y croient. Un lieu aussi attirant qu’inatteignable. Un mirage, peut-être. Une île légendaire, c’est certain. À vous de suivre le parcours. Et qui sait, peut-être, atteindrez-vous Bouïane !
Réalisation : Maïa Berling et Céline Martin Sisteron
Réalisation sonore : Noé Berling
Bonus track : Magic
Reprise de Bruce Springsteen, par Sirius Plan, 3min40
Bruce Springsteen dit de sa chanson Magic, qu’elle ne parle pas de magie. Mais des « trucs », du « pouvoir » qui va avec. La question n’étant pas de savoir si tu as du, ou des pouvoirs. Bien sûr que tu en as. La question est de savoir comment tu utilises ton, ou tes pouvoirs (Quel est le loup que tu nourris…?). Nous avons voulu donner à cette chanson un cadre marécageux, un « Bayou sonore », les pieds pleins de boue et les yeux plantés dans le ciel.
Claire Joseph : Guitare Baryton, Résonateur, Chant, Étreinte solaire.
Skye : Guitare, Chant, Respiration tribale.
Gaelle Mievis : Batterie, Chant, Résonance incandescente.